Bientôt adulte

Votre enfant a plus de 16 ans ? Il peut déjà entrer dans le monde du travail. À 18 ans, il sera majeur et prendra seul les décisions qui le concernent, à moins qu’il soit nécessaire de mettre en place une mesure de protection. C’est aussi une période de transition entre les droits dédiés aux enfants en situation de handicap et ceux réservés aux adultes. 

Bientôt adulte ? La Maison départementale des personnes handicapées de l'Aude vous accompagne

La Maison départementale des personnes handicapées de l'Aude (MDPH) est attentive à cette période et vous accompagne pour mieux anticiper ces changements. Elle a mis en place une équipe pluridisciplinaire spécifique, composée notamment des référentes à l’insertion professionnelle, qui étudie les dossiers des jeunes entre 16 et 25 ans. 

Préparer sa vie professionnelle

Si votre enfant a entre 16 et 20 ans et qu’il bénéficie d’un plan personnalisé de scolarisation, de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou de la Prestation de compensation du handicap (PCH), il bénéficie automatiquement de la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.

Suivant son souhait et ses besoins, il pourra être orienté vers un Centre de formation des apprentis spécialisé (CFAS).

S’il est à la recherche d’un emploi, Pôle emploi ou la Mission locale pourra l’accompagner et lui proposer des dispositifs spécifiques comme le contrat d’engagement jeunes.

Poursuivre des études

Le site officiel dédié aux étudiants donne tous les renseignements sur le parcours dans les études supérieures.

Le Guide d’aide à l’évaluation des besoins de l’étudiant en situation de handicap permet de faire le point sur la situation.

Chaque établissement d’enseignement supérieur a désigné un responsable de l’accueil et de l’accompagnement des étudiants handicapés : le référent handicap. Il est chargé d’évaluer vos besoins et d’assurer la coordination de différentes actions. La structure handicap de l’établissement mobilisera les expertises internes et/ou externes pour réunir l’équipe plurielle et proposera un Plan d’accompagnement de l’étudiant handicapé (PAEH).

Les candidats qui sollicitent un aménagement de leurs conditions d'examen doivent adresser leur demande à l'un des médecins désignés par la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Le recteur s'appuie sur cet avis pour décider des aménagements ou des adaptations d'épreuves. La décision du recteur sera ensuite notifiée au candidat.

La MDPH n’est donc pas décisionnaire pour les aménagements d’examens. Par contre c’est la MDPH qui prend les décisions sur les accompagnements humains et sur le matériel pédagogique (ordinateur par exemple).

18 ans : l’âge de la majorité civile 

C’est un moment important dans la vie de tous les jeunes citoyens. Le « mineur » devient « majeur » à cette date anniversaire et il est juridiquement considéré comme pleinement capable et responsable par la communauté nationale. Il devient également un « assuré autonome » pour l’Assurance maladie et devra avoir un compte bancaire personnel pour faciliter le versement de certaines aides.

La protection juridique 

Votre enfant a un handicap qui l’empêche de défendre ses intérêts et il va bientôt avoir 18 ans ? Il va être majeur et pourra prendre seul des décisions qui le concernent. S’il n’est pas en mesure de le faire, vous n’aurez aucune légalité pour le faire à sa place, même si c’est « votre enfant ».

Les démarches auprès du juge des contentieux de la protection pour demander une protection juridique :

La mesure est prononcée par le juge des contentieux de la protection, qui siège au tribunal judiciaire, sur la foi d’un certificat médical élaboré par un médecin figurant sur une liste établie par le procureur de la République. Attention, cette consultation est payante. Vous pouvez vous adresser au secrétariat du juge des tutelles de Carcassonne ou de Narbonne pour en savoir plus.

Quel type de protection juridique ? 

Il existe plusieurs types de protections juridiques : habilitation familiale, curatelle, tutelle. La protection doit être la moins contraignante possible, et en priorité être exercée par la famille. En fonction de la situation de la personne à protéger, le juge décidera d’une mesure plus ou moins protectrice.

Plusieurs types de tuteurs ou curateurs

C’est souvent un membre de la famille qui exerce la mesure de protection juridique. 

Il existe cependant d’autres possibilités :

Le plein exercice de la citoyenneté : le droit de voter !

Le droit de vote est le droit accordé aux citoyens d'exprimer leur volonté à l'occasion d'un scrutin. Historiquement, en France, il est établi dès la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789.

Le seul fait d’être majeur (avoir plus de 18 ans), de nationalité française et de jouir de ses droits civils et politiques permet de s’inscrire sur les listes électorales et d’exercer son droit de vote, y compris les personnes sous protection juridique (habilitation familiale, curatelle, tutelle).

Ce n’était pas le cas jusqu’à la loi de programmation 2018-2022 et la réforme pour la justice au journal officiel du 25 mars 2019. C’est une avancée majeure pour les personnes en situation de handicap ou de fragilité car elle abroge un article du code électoral qui soumettait le droit de vote des personnes sous tutelle à une décision du juge.

Aujourd’hui, si vous avez fait votre recensement citoyen dès l'âge de 16 ans auprès de votre mairie, vous êtes automatiquement inscrit sur la liste électorale.

Si, à vos 18 ans, vous n'avez pas encore fait votre recensement citoyen, et que vous souhaitez voter, vous devrez vous inscrire sur le site service-public.fr ou auprès de votre mairie.

Ouvrir un compte bancaire à votre nom

L’Allocation aux adultes handicapés (AAH) ne pourra être versée que sur votre compte personnel. C’est pareil pour la Prestation de compensation du handicap (PCH) à partir de 18 ans.

Devenir un "assuré autonome" auprès de la sécurité sociale

Dans les mois suivant votre 18e anniversaire, votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) vous envoie un courrier postal. Ce courrier signale que vous bénéficiez désormais de la prise en charge de vos soins sous votre propre numéro de sécurité sociale. Il vous invite à créer votre propre compte Ameli.

Vous devrez auparavant avoir ouvert un compte bancaire à votre nom et posséder une adresse mail personnelle.

À partir de 20 ans, fin de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH)

L’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), qui est versée aux parents, s’arrête au 20e anniversaire de l’enfant. Il est important d’anticiper ce changement en faisant, 6 mois avant, une demande pour l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) auprès de la MDPH.

Un logement indépendant 

La Majoration pour la vie autonome (MVA) est un complément à l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) qui permet aux personnes en situation de handicap vivant dans un logement indépendant de faire face aux dépenses que cela implique.

La MVA est attribuée automatiquement, sans en faire la demande, si vous remplissez les conditions cumulatives : 

  • Percevoir l'Allocation aux adultes handicapés (AAH) à taux plein (ou en complément d'un avantage vieillesse ou d'invalidité ou d'une rente accident du travail)
  • Avoir un taux d'incapacité au moins égal à 80 %
  • Disposer d'un logement pour lequel vous bénéficiez d'une aide au logement
  • Résider en France
  • Ne pas percevoir de revenu d'activité à caractère professionnel.

Le permis de conduire

Vous voulez passer le permis de conduire ? C'est possible si vous êtes reconnu apte par un médecin agréé lors d'une visite médicale.

Les épreuves de l'examen du permis sont aménagées selon votre handicap :

  • physique (mobilité réduite),
  • auditif (sourd ou malentendant),
  • troubles dys : dyslexique, dyspraxique, dysphasique...

Adressez-vous à la Préfecture pour avoir tous les renseignements. On vous indiquera les aménagements dont vous avez besoin pour apprendre à conduire et les auto-écoles qui donnent des cours avec ces aménagements. Vous pouvez aussi demander les dates des sessions spécialisées pour vous présenter aux épreuves du permis.

Vous êtes sourd ou malentendant

Si vous êtes sourd ou malentendant, vous n’avez pas l’obligation d’être appareillé pour passer le permis. Des sessions spécialisées sont prévues au moins deux fois par an pour passer les épreuves de l'examen du permis de conduire. Un interprète en langue des signes peut vous assister. Vous pouvez aussi bénéficier d'un dispositif de communication adapté de votre choix.
L’Arieda (Montpellier) propose une interprétation à distance (2/3 fois par semaine) pour l’entrainement au code de la route et la présence de l’interprète le jour de l’examen. Pour les leçons de conduite, l’intervention de l’interprète n’est pas possible et vous devez établir des codes avec le moniteur.
L'épreuve théorique (code) dure 1h30. Un temps supplémentaire peut être accordé lors de l'épreuve pratique en cas de difficultés pour communiquer.

Vous avez un handicap physique (mobilité réduite)

Si vous avez un handicap physique (mobilité réduite), vous pouvez être assisté par un expert ou un accompagnateur lors de l’épreuve pratique. L'inspecteur peut vous proposer de commencer l'examen par les questions et les vérifications techniques portant sur l'extérieur du véhicule. Un temps supplémentaire peut vous être accordé en cas de difficultés de mobilité.

Si vous utilisez un véhicule à double commande adapté aux personnes handicapées, il doit remplir les conditions suivantes :

  • Avoir été mis en circulation depuis 10 ans maximum, sauf exception
  • Avoir des équipements spécifiques : double-commande de freinage, rétroviseurs supplémentaires à l'extérieur et à l'intérieur si le véhicule le permet, double-commande de direction (volant)

Vous êtes dysphasique, dyslexique ou dyspraxique

Si vous êtes dysphasique, dyslexique ou dyspraxique, vous pouvez passer le code dans des séances aménagées à condition de fournir l'un des 3 justificatifs suivants :

  • Reconnaissance de qualité de travailleur handicapé (RQTH) ou reconnaissance de handicap obtenue auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et un diagnostic de dyslexie et/ou de dysphasie et/ou de dyspraxie
  • Reconnaissance d'aménagements aux épreuves nationales de l'éducation nationale pour troubles de l'apprentissage du langage écrit, du langage oral et/ou écrit et/ou de l'acquisition de la coordination
  • Certificat médical délivré depuis moins de 6 mois attestant d'un trouble spécifique du langage et/ou de la lecture et/ou de l'acquisition de la coordination et nécessitant un aménagement des conditions de passage de l'épreuve théorique générale

Vous avez un handicap visuel

Si vous avez un handicap visuel, c’est l’arrêté du 18 décembre 2015 qui précise les altérations de la vue incompatibles avec le maintien ou l’obtention du permis de conduire. Vous ne pourrez pas obtenir le permis de conduire si votre acuité binoculaire est inférieure à 5/ 10. Si l’un des deux yeux a une acuité visuelle nulle ou inférieure à 1/ 10, et que l’autre œil a une acuité inférieure ou égale à 5/10, l’acuité binoculaire est compatible, mais vous devrez vous équiper de rétroviseurs bilatéraux.
La vue est testée avec les lunettes ou les lentilles. Lorsque le test est réalisé avec une correction visuelle, le port de corrections est indiqué sur le permis de conduire.

Vous avez un handicap mental, psychique ou cognitif

Si vous avez un handicap mental, psychique ou cognitif, votre capacité à conduire sera évaluée par le biais d’un avis médical qui déterminera si vous êtes apte à conduire et dans quelles conditions (boîte automatique…).

Vous pouvez demander une aide financière à l’Association nationale de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH) pour des dépenses liées à l’acquisition d’un véhicule aménagé, à l’aménagement d’un véhicule ou au passage de l’examen du permis de conduire.